26 avril 2007
Bayrou fera-t-il battre Sarkozy en s’alliant avec Royal??
Après le premier tour de l’élection présidentielle, tout le monde comprit que le résultat du second tour serait déterminé par le repport des votes centristes. Oui certes, mais pour qui donc ces électeurs surprenant vont-ils voter dans deux semaines?
Comprenant l’enjeu plus qu’énorme de la captation de ces voix, nous attendions tous de voir ce que feraient les deux finalistes, ainsi que la réponse de François Bayrou à leur probables propositions d’alliances. Ce fut Ségolène royal, qui fit la première un geste d’ouveture, ce qui ne manqua pas d’ailleurs de faire quelque peu sourire F.Bayrou lors de sa conférence de presse d’hier lorsqu’il énonça que “Dimanche à 20h, moi qui à 19h59, était infréquentable, je suis devenu séduisant, agréable, sympathique pour les deux candidats”, faisant notamment allusion au tir de barrage dont il avait fait l’objet de la part de l’équipe de campagne socialiste au lendemain de la proposition de M.Rocard d’une alliance avec lui… Nicolas Sarkozy quant à lui semble bizarement ignorer le candidat centriste, espérant sans doute, bien que cela soit plus que risqué pour lui étant donné la forte propension d’électeurs de gauche chez les centristes, que les électeurs de l’UDF se tourneront traditionnellement vers lui au second tour dans leur majorité…
Suite à ces mouvements d’appareil, F.Bayrou a donné hier une conférence de presse où il a exprimé sa position. Contrairement à ce que certains ont pu dire ou écrire, il est évident qu’il a exprimé sa position. En effet, critiquant Sarkozy, il a fait clairement comprendre qu’il penchait plus pour Ségolène Royal, et il a affiché son accord à l’ouverture proposée par cette dernière la veille. Pourquoi cela? La raison est un simple calcul politique de base: Si F.Bayrou se déclarait pour N.Sarkozy, alors d’une il reviendrait dans la giron de l’UMP, ce qu’il a essayé de combattre depuis 2 ans, et de deux, il perdrait toute crédibilité auprès de ses électeurs qui voient en lui un renouveau politique et ne lui pardonneraient pas ce revirement ( autant qu’une large partie de son nouvel électorat est composée de déçus du PS). En revanche, en s’ouvrant vers S.Royal, il continuerait à marquer sa différence et aurait des possibilités de faire un gouvernement avec les socialistes après les prochaines législatives.
Toutefois, un probléme majeur se pose, à savoir que quand bien même s’il s’allierait avec S.Royal, son programme économique diffère profondément de celui de cette dernière: comment donc, gouverner aujourd’hui avec des partenaires qui ne paratagent votre vision de l’orientation qu’il convient de donner à la politique économique?...
Enfin, il y a un risque d’éclatement de l’UDF dont les élus sont tiraillés entre renouveau et traditionnelle alliance avec la droite. Ainsi, la transformation future annonçée hier par F.Bayrou de l’UDF en “parti démocrate” pourrait créer de graves troubles au sein de la famille centriste ( un prochain article sera d’ailleurs consacré aux conséquences possibles de la création de ce nouveau parti).
Conséquence de ces jeux d’alliances: la majorité des électeurs centristes pourraient en venir à voter plutôt pour S.Royal que pour N.Sarkozy, d’autant plus que les prestations télévisées d’hier soir ont clairement été favorables à S.Royal, étant donné que N.Sarkozy, quelque peu stressé sur TF1, a raté la sienne.
Sommes-nous donc en train de vivre un retournement de la campagne du second tour, en faveur de Ségolène Royal?
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